Actualités

Entretien #2: Ambassadeurs du Coussoul: Laetitia Trosset et Durandal du Coussoul (Aria)

« La jument s’est totalement révélée une fois que j’ai pu gagner sa confiance. Pour cela il faut aborder le cheval comme un vrai partenaire avec qui nous sommes en dialogue par des échanges permanents, et non comme un cheval à soumettre à nos attentes personnelles… »

Retrouvez chaque mois des nouvelles du haras ou des entretiens avec des cavaliers et cavalières qui nous représentent dans le monde! Nous continuons cette série d’entretiens avec Laetitia Trosset, cavalière professionnelle et propriétaire de Durandal du Coussoul (Tempête du Coussoul et Germanicus des Menauts)…

Très attachée à sa jument, Laetitia propose actuellement des formations en ligne où elle donne ses conseils et techniques pour du travail à pied, des exercices de spectacle et de dressage. Merci d’avoir répondu à nos questions Laetitia!

HdC (Haras du Coussoul) :Peux-tu nous parler de ta formation?

Laetitia Trosset (LT): Je suis une cavalière avant tout de spectacle équestre qui a commencé en faisant de la liberté .

Par envie de me perfectionner et d’apprendre à monter le plus juste possible, de comprendre le fonctionnement biomécanique du cheval ainsi que les bases classiques du dressage, pour respecter au mieux l’intégrité physique du cheval, j’ai tenté et réussi à intégrer le cadre noir de Saumur (dans le cadre de la formation DE DRESSAGE).

HdC: Quel est le rythme entraînement et le mode de vie de tes chevaux ( paddock…)?

LT: Mes chevaux sont tous en près/ box l’hiver car ils sont tondus pour leurs entraînements et cela me sécurise lors d’intempéries de les savoir dans un endroit 100% confortable au sec et à l’abri. Ils sortent par contre tous les jours au près la journée pour se détendre et s’amuser.

Ils sont toutefois 100% en extérieur l’été, ces conditions de vie sont très importantes pour moi car je tiens à ce que mes chevaux puissent avoir leur  »vie de cheval » la plus naturelle possible en dehors de nos entraînements et déplacements.

De plus je trouve que cela fait toute la différence dans la gestion de l’énergie , cela permet de les équilibrer en leur laissant leurs moments d’expressions et de récréations en dehors du temps de travail. Ils sont ainsi plus disponibles, relax et bien dans leur corps.

HdC: Comment as tu connu le Haras du Coussoul?

LT: J’ai rencontré premièrement Catherine Vaisse lorsqu’elle m’a confié une première jument N’Harmonie du Coussoul, actuellement c’est ma poulinière, elle est adorable , je tiens beaucoup à elle. C’était pour moi une vraie chance d’acquérir une jument de cet élevage que j’admirais beaucoup part la qualité de ses chevaux et sa renommé international sur la scène du dressage et spectacle. Je reste très reconnaissante envers Alicia et Catherine d’avoir placé sur ma route une jument telle que Durandal.

HdC: Raconte nous tes débuts avec Durandal?

LT: Les débuts avec Durandal ont été longs et délicats, ponctués de milles remises en question.

La jument m’a vraiment mis à l’épreuve, pour gagner sa confiance j’ai du au quotidien réfléchir et m’adapter à ses attentes. Je l’ai tout d’abord travaillé à pied pour qu’un lien s’établisse, puis énormément soigné et j’ai passé beaucoup de temps avec elle au quotidien, puis sous la selle j’ai travaillé, des mois au pas, sur ces bases : le calme et la confiance.

Petit à petit le temps à fait son travail et la jument s’est totalement révélée une fois que j’ai pu gagner sa confiance. Pour cela il faut aborder le cheval comme un vrai partenaire avec qui nous sommes en dialogue par des échanges permanents et non comme un cheval à soumettre à nos attentes personnelles . Ça c’est un point très important .

C’est une » grande « jument , qui a le potentiel de faire de très très belles choses mais qui se méritent, il fallait gagner sa confiance, ne jamais la trahir et être toujours le plus fin possible et juste pour qu’elle accepte et ait envie de s’exprimer.

HdC: Avantages et particularités du cheval lusitanien en dressage?

LT: L’avantage du cheval lusitanien pour le dressage reste sa grande souplesse, sa force et sa facilité pour le rassemblé. De plus, son caractère guerrier permet d’avoir beaucoup de concentration et de sérieux dans le travail.

HdC: En spectacle?

LT: Concernant le spectacle, le caractère du lusitanien, avec sa volonté de bien faire, son énergie et son courage , lui permet vraiment de dominer la piste sans appréhension en donnant toute sa confiance à son cavalier. C’est un vrai cheval de guerre.

HdC: Tempérament de Durandal?

LT: Explosive et intransigeante c’est une grande jument par sa présence et son caractère, elle demande une immense justesse dans les aides tant sous la selle qu’à pied.

Sûre d’elle , elle ne laisse aucune place à l’erreur et m’oblige à m’améliorer chaque jour. Brillante ,volontaire et très appliquée elle offre un calme et une maîtrise d’elle même à toutes épreuves lorsqu’elle donne sa confiance.

HdC: Particularités?

LT:Jument exclusive qui ne donne sa confiance qu’à une personne pour les soins quotidiens, manipulations, habitudes,…

Par exemple elle aura beaucoup de mal à laisser quelqu’un d’autre que moi la brosser, lui changer sa couverture, etc …

Jument qui demande une constance et une régularité de fonctionnement au quotidien.

Elle n’est travaillée et montée que par moi et nous avons nos habitudes ensemble : toujours beaucoup de pas, stretching la tête en bas pour qu’elle se relaxe, je m’adapte en permanence à son état d’esprit et son envie du moment .

HdC: Ou en est Durandal aujourd’hui?

LT: Durandal maîtrise très bien tous les mouvements de basse école, elle est en train de travailler sur les changements de pieds rapprochés, le passage et les pirouettes au galop. Elle présente beaucoup de facilités pour tous ces mouvements et se dirige je l’espère vers le Grand Prix, maintenant c’est à moi d’être à la hauteur des grandes qualités de la jument pour l’amener au mieux, au plus haut niveau.

HdC: Quels sont vos projets?

LT: Nous avons une belle année de spectacle qui s’annonce pour 2023, sur des grandes pistes aux côtés de grands artistes internationaux. Ce sont nos premiers pas à ce niveau ensemble et j’en suis ravie: c’est une jument qui captive le public par sa présence.

En parallèle nous continuons de nous entraîner sous la selle et en liberté avec pour projet de sortir en concours sur de belles épreuves dès que nous auront le niveau nécessaire. De plus j’oriente mon travail avec le projet de dérouler un numéro inédit que j’ ai en tête depuis de nombreuses années enchaînant exercices de grand prix en liberté et monté….

HdC: Préparer un cheval au spectacle: quelques conseils?

LT: Pour préparer un cheval au spectacle, il est pour moi primordial d’avoir une grande complicité et connexion avec lui avant même de parler de technique.

Les pistes de spectacles sont souvent très difficiles avec beaucoup de pression pour les chevaux , beaucoup de monde, bruits très forts, endroit exigus etc

Il est vital que le cheval nous fasse confiance à 2000% pour donner le meilleur de lui même en toutes circonstances , ensuite il faut prendre son temps et respecter le mental du cheval , l’amener progressivement sur des exercices plus techniques tous en restant très vigilant à ce que ceux-ci soient assimilés avec calme et envie pour le cheval .

Entretien #1 : Ambassadeurs du Coussoul: Clémence Lesconnec et Night Dancer du Coussoul

« Ce sont les chevaux qui font de nous des bons cavaliers, pas nous qui faisons d’eux de bons chevaux! »

Retrouvez chaque mois des nouvelles du haras ou des entretiens avec des cavaliers et cavalières qui nous représentent dans le monde! Nous commençons cette série d’entretiens avec Clémence Lesconnec, cavalière professionnelle et propriétaire de Night Dancer du Coussoul (Tempête du Coussoul et Antango du Feuillard)…

Haras du Coussoul (HdC): Bonjour Clémence, merci d’avoir accepté de répondre à nos questions, peux tu nous dire quelle est ta formation?

Clémence Lesconnec (CL): Je suis cavalière depuis mon plus jeune âge. Je suis une passionnée avant d’être une compétitrice. J’aime les chevaux avant d’aimer le sport et surtout les chevaux ibériques. Ca ne fait que six ans que je me suis lancée dans la compétition.

J’ai travaillé dans plusieurs endroits avec plusieurs entraineurs mais je crois que le goût de la compétition m’a été donné par Ludovic Martin avec qui j’ai travaillé longtemps. J’ai rencontré Ludo lorsque je travaillais au Haras du Coussoul, il m’entraînait une fois par semaine avec plusieurs chevaux dont notamment Dartagnan du Coussoul et Naxos du Coussoul. Je dois dire que Ludo m’a apporté beaucoup, et Naxos sûrement autant, voire plus. Ce sont eux qui m’ont lancée et c’est grâce à eux que j’ai pu courir par la suite en jeunes cavaliers et sur mes premiers internationaux.

HdC: Raconte-nous ta rencontre avec Night Dancer du Coussoul…

CL: Avec Night, c’est une histoire qui dure depuis toujours, je l’ai presque vu naître! Et d’avoir travaillé au Coussoul m’a guidé dans mon choix: je sais la qualité de vie qu’ont les chevaux là-bas et le confort dans lequel ils vivent. Je connais aussi la qualité des juments et la manière dont sont choisis les étalons. Comme je l’ai dit au début, je suis une amoureuse des chevaux lusitaniens, pour leur mental, leur élégance, leurs qualités intrinsèques au rassemblé; ajoutez à cela la force et la propulsion dans les allures de l’étranger et vous obtenez le cocktail parfait: le lusitanien croisé de sport, à savoir: Night!

Le clin d’oeil a été qu’en ayant Night, j’ai retrouvé mon compagnon Dartagnan, avec qui je suis retournée en concours et que j’ai accompagné jusqu’à son départ pour les Etats-Unis.

HdC: Où en es-tu avec Night aujourd’hui et quels sont vos projets?

CL: Aujourd’hui, j’ai la chance d’être chez Bernard Bosseaux avec mes chevaux et de pouvoir travailler avec lui au quotidien. C’est très précieux pour moi car d’une part j’ai la qualité technique qu’il m’apporte et tout l’encadrement sportif dont j’ai besoin et d’autre part je peux offrir à mes chevaux une excellente qualité de vie en Normandie et ça se ressent!

Ici Night est heureux et me le rend bien, c’est un cheval très doué et studieux, il est joueur mais respectueux, les jours se suivent mais ne se ressemblent pas, il trouve toujours une nouvelle blague à faire! Et au travail, c’est un vrai bonheur, à chaque séance je ressens tout son potentiel, on essaie de ne pas aller trop vite alors je pense le sortir l’année prochaine juste pour le familiariser avec les concours et tout ce que cela implique pour eux mais je crois énormément en lui et je le préserve du mieux que je peux! Ce sont les chevaux qui font de nous des bons cavaliers, pas nous qui faisons d’eux de bons chevaux!

Clémence Lesconnec & Night Dancer
Clémence Lesconnec à l’entrainement avec Dartagnan du Coussoul
Clémence Lesconnec avec DARTAGNAN DU COUSSOUL

~Hommage à Sauveur Vaïsse~

Sauveur Vaïsse, Chevalier de la Légion d’honneur, Officier dans l’Ordre du mérite, Croix de la Valeur militaire, fondateur du cabinet d’avocat Vaïsse & Associés, et fondateur du Haras du Coussoul avec son épouse Catherine Vaïsse, s’en est allé Vendredi 17 février, à l’âge de 90 ans, chez lui, entouré des siens et de ses chevaux. 

Après une prestigieuse carrière d’avocat à la Cour et de Professeur agrégé des facultés de Droit, il s’est consacré à l’élevage des chevaux lusitaniens qu’il appréciait particulièrement en fondant avec Catherine Vaïsse, l’élevage des Menauts puis le Haras du Coussoul. 

Cette passion l’a même mené à exercer la présidence de l’AFCL pendant plusieurs années.

À ce titre, il a œuvré pour développer la reconnaissance à travers le monde de notre association et des chevaux lusitaniens nés en France. Il a entretenu d’excellents rapports avec l’APSL , et travaillait en toute confiance avec eux, en particulier avec Guilherm Borba, Pedro Ferraz da Costa et tous ses autres amis portugais. 

C’est pourquoi aujourd’hui l’AFL tient à lui rendre hommage en créant le prix Sauveur Vaïsse qui récompensera le meilleur lusitanien sur l’épreuve France Dressage lors du Championnat Français International.

L’AFL présente toutes ses condoléances au Haras du Coussoul et à la famille de Sauveur Vaïsse.

De gauche à droite sur la photo : Bo Derek, Sauveur Vaïsse, Olivia Adriaco et Catherine Vaïsse